Histoire externe :Tolkien explique dans une de ses lettres (p.385-7), que Eärendil est un nom qu’il a rencontré dans sa jeunesse quand il étudiait l’anglo-saxon, sous la forme éarendel : « J’ai été frappé par la grande beauté de ce mot (…) d’une euphonie d’un degré tout particulier » (L. p.385).
Ce nom désignerait un groupe dans la mythologie anglo-saxonne et selon Tolkien, ce serait même l’étoile qui annoncerait l’aurore (aurore qui pourrait être une lointaine dérivation d’éarendel, bien que le mot est censé venir du latin aurora), l’étoile du berger, Vénus.
Ainsi, Tolkien a créé son personnage, d’abord nommé Eärendel, puis Eärendil, qui « lançait son navire hors des havres du soleil, comme une brillante lueur » (L. p.386).
Histoire interne :503 1A - …
Fils de Tuor et d’Idril, Eärendil naquit à Gondolin en 503 du premier âge.
« Eärendil était d'une beauté sans pareille, il y avait sur le visage comme la lumière du paradis, alliant la beauté et la sagesse des Eldar à l'endurance des Humains de jadis. » Le Silmarillion.
Lorsque Eärendil eut sept ans, Morgoth assiégea Gondolin, après que l’emplacement de la cité cachée fut révélé par Maeglin.
Maeglin, pendant le chaos de la bataille, tenta de s’emparer d’Eärendil et de sa mère, mais fut tué par Tuor.
Tous trois s’évadèrent par le passage secret aménagé par Idril, et menèrent les rescapés jusqu’à Elwing et le reste du peuple de Doriath, à l’embouchure du Sirion.
Tuor et Idril firent voile vers l’ouest, mais nul ne les revirent.
Eärendil épousa Elwing et avec elle eut deux enfants,
Elrond et Elros. Il se lia d’amitié avec Círdan le charpentier et construisirent ensemble Vingilot, « le plus beau navire jamais chanté ». Il navigua longtemps au large de Beleriand avec ce bateau, à la recherche de ses parents.
Mais pendant ce temps, Maedhros, Maglor, Amrod et Amras, les fils de Fëanor, attaquèrent les gens d’Elwing pour reprendre le Silmaril dont-elle avait héritée, serti dans le Nauglamír.
Elwing réchappa au massacre avec le Silmaril, mais Elrond et Elros furent capturés. Elwing se jeta à la mer, mais fut sauvée par Ulmo qui la transforma un oiseau blanc pour qu’elle rejoigne son mari. Ainsi Eärendil, Elwing et ses trois marins Falathar, Erellent et Aerendir atteignirent Valinor grâce à la lumière du bijou. Le semi-elfe plaida la cause des hommes et des elfes auprès des dieux.
Là les Valar prononcèrent leur sentence. Pour être venu à Aman sans permission ils furent condamner à y rester. Mais les Valars bénirent Vingilot et l’envoyèrent dans le ciel ; « à sa proue était assid Eärendil (…), le Silmaril attaché à son front (…) et les peuples de la Terre du Milieu l’aperçut de loin. Ils s’étonnèrent, dirent que c’était un grand présage et l’appelèrent Gil-Estel, l’Etoile du Grande Espoir ».
Eärendil était un marin
Qui demeurait en Arvenien;
il construisit un bateau d'arbres abattus
à Nimbrethil pour naviguer;
les voiles il les tissa de bel argent,
d'argent étaient faits les fanaux,
la proue étaient en forme de cygne,
et la lumière s'étendait sur ses bannières.
Par dessus la Terre du Millieu il passa
Et il entendit enfin les pleurs de douleurs
Des femmes et des vierges elfiques
Dans les Temps Anciens, au temps jadis.
Mais sur lui régnait un destin puissant,
Jusqu'à la disparition de la Lune : passer, étoile en orbite,
Sans plus jamais demeurer
Sur nos rivages où sont les mortels;
A jamais héraut en une mission sans repos,
Portant au loin sa brilante lumière,
Flammifer de l'Ouistrinesse.